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MCD #75 : Archéologie des médias

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Ce document a été numérisé dans le cadre du projet international EUCIDA (2017/2020) regroupant l’Espace multimédia Gantner (France), Ruared (Dublin, Irlande), Luznava Manor (Rezeknes, Lettonie)

EUCIDA (EUropean Connection In Digital Art), des connexions européennes pour les arts numériques, est un projet sur trois ans, financé par creative europe, porté par le centre d’art RUARED (Irlande). Ce projet a pour objectif à travers une plateforme collaborative, de rendre plus visible internationalement, le champ des arts numériques et ses pratiques innovantes afin de les développer d’avantage et durablement.


RETOUR VERS LE FUTUR

Nos premiers ordinateurs sont désormais au musée. Et nous sommes effarés par les faibles capacités de ces machines, avec leurs écrans cathodiques noirs et verts,qui ont symbolisé le futur immédiat dans les années 80/90. Comparées à celles de nos smartphones à écrans tactiles, leurs possibilités techniques et créatrices nous semblent bien dérisoires. Il en sera de même pour tous les artefacts électroniques de ce début du XXIème siècle. Et après, également. C’est une histoire sans fin qui ne fait que commencer.C’est pour cela qu’il est temps de regarder en arrière. De contempler ces machines reléguées dans les oubliettes du passé qui ont permis à des pionniers, mi-artistes mi-techniciens, de défricher de nouvelles formes d’expression, de création. De faire en sorte que leurs réalisations demeurent visibles, perceptibles, au-delà des contraintes techniques, malgré le fait que leur environnement technologique soit en voie de disparition. Faire en sorte que cette mémoire encore un peu vive ne devienne pas une mémoire morte… C’est à ce travail de mémoire — mémoire technique et mémoire artistique— que nous convie Emmanuel Guez, rédacteur en chef invité avec l’École Supérieure d’Art d’Avignon, au travers de ce numéro.Un travail d’archéologie car il s’agit bien de mettre au jour, en lumière, des protocoles Internet oubliés, de l’électronique ancienne, des vieux pixels aux couleurs incertaines, etc., à une époque où l’on ne cesse de mettre à jour, dans l’urgence renouvelée, des logiciels pour des appareils à l’obsolescence programmée. Un travail de conservation pour éviter que l’art numérique ne se « fossilise » comme la fameuse et énigmatique pile électrique de Bagdad…Un travail de passeur pour éviter que nos machines et nos créations ne deviennent incompréhensibles aux générations à venir ; à l’image récente de ces enfants et adolescents « 2.0 » complètement déroutés par l’utilisation d’un walkman ayant appartenu à leurs parents… Ce qui relative par ailleurs la portée du design appliqué et/ou des fonctions supposées intuitives. Mais c’est une autre histoire…

LAURENT DIOUF

RÉDACTEUR EN CHEF

MCD remercie tout particulièrement Emmanuel Guez, les enseignants et les étudiants de l’École Supérieure d’Art d’Avignon qui ont participé à la rédaction de ce numéro

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