Toute sortie est définitive
Collectif No Name - HEAR (Haute-Ecole des Arts du Rhin)
Du 3 au 11 mars // Ouverture Jeudi 2 mars à 18h30
Depuis la fin du XIXe siècle en Europe, des artistes se sont investi·e·s dans une réflexion sur les formes artistiques, leurs modalités de transmission et leur potentiel de transformation.
Visite Virtuelle de l’Exposition
(réalisation Vincent Marguet avec Luka Gressot et Raphaël Maire stagiaires seconde TNE Lycée Diderot)
Du Bauhaus au Black Mountain College, de l’Institut de l’environnement à Tarnac, du Feminist Art Program au « Post Studio Art » de CalArts, les désirs comme les formes de l’autonomie et de l’émancipation n’ont eu de cesse de se reconfigurer, au croisement entre une histoire des pensées critiques, des luttes politiques, des idées pédagogiques et celle des pratiques artistiques. Force est de constater que ces expériences sont plutôt bien historicisées, mais font aussi l’objet d’une idéalisation notable, souvent corrélée à l’idée fallacieuse d’un « âge d’or des luttes » pour évoquer les années 1970.
Ces interrogations se combinent aussi à partir de 2010 aux interrogations suscitées par les conséquences des accords de Bologne sur la structuration des écoles d’art, ou encore par la montée en puissance des questions de genre, portée par les perspectives féministes et queer, et enfin par la crise écologique et le fait de vivre dans un monde abîmé. Quant à la pandémie de 2020-2021, ses effets sur les écosystèmes artistiques se font encore ressentir aujourd’hui, sans parler de la déstabilisation profonde de l’équilibre géopolitique mondial.
Partant de cette configuration générale, que peut-on remettre en travail à propos de pédagogie artistique, a fortiori de l’intérieur d’une école supérieure d’art en 2023 ? Pourquoi le format de l’exposition ? Voulons-nous tous·tes devenir artistes ? Voulons-nous faire de l’art pour faire autre chose, ou tout simplement faire autre chose ? Qui est artiste et qui ne l’est pas ? L’art est-il à considérer comme une forme de vie avec laquelle tout interagit ? De qui et de quoi apprend-on ? Une école d’art pour quoi faire ? Une institution peut-elle être émancipatrice ?
L’enquête collective que nous entamons — et dont l’exposition Toute sortie est définitive est en quelque sorte l’introduction — vise à soutenir autant que faire se peut ces questions, mais aussi à réfléchir au(x) manières de dessiner un (des) devenir(s) possible(s) de notre groupe pédagogique No Name, à la fois comme manière(s) d’habiter une école d’art, mais aussi d’envisager les diverses formes de vies qui lui seraient solidaires.
No Name est un groupe pédagogique de l’option art à la HEAR (Haute école des arts du Rhin — Strasbourg) qui place la question de l’enquête au centre de son enseignement. Il participe à l’unité de recherches « Faire Mondes », où s’organisent chaque année des séminaires touchant à des problématiques théoriques arrimées aux préoccupations des étudiant·e·s : questions de société, de politique et de poétique entre autres.
Avec les étudiant·es : Roxanne Anèse, Sandro Berroy, Azadeh Cohen Mercury, Clémence Dechaume, Émile Deruelle, Paul Fagot, Tom Grandadam, Rose Hervé, Dana Kast, Alisa Kotelnikova, Antoine Le Moigne, Émilie Mallard, Jeanne Mathieu, Gruillaume Menguy, Camille Moulin, Briac Naux, Phuong-Thao Nguyen, Seunghyun Park, Enzo Pernet, Alexis Puget, Florine Rouault, Thomas Roubaud, Chiara Schwartz, Kinga Su, Francois-Xavier Szumski, Louise Thummel et Yuanxu Wang.
Le visuel a été conçu par Roxanne Anèse, Paul Fagot et Kinga Su, étudiant·es de l’atelier de communication graphique de la HEAR.
Le groupe No Name est dirigé par les enseignant·es Cyrille Bret, Alain Della Negra, Clotilde Viannay, Thomas Voltzenlogel et Jérôme Thomas.