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Stéphane Mallarmé (1842-1898)

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Publié le 21 février 2013
Série Modernité

« Jamais un coup de dés n’abolira le hasard » : Découpage méticuleux sur une table-rivière de documents variés autour de ce poème fondamental de Mallarmé. Poésie, Typographie et Hasard s’entremêlent, parcours dans l’histoire d’un texte unique, annonciateur du livre d’artiste.

Durée 18 min 32

 Ce mardi 23 janvier 2012 ça coule ça coule ça flux, vive fluxus…

Nous avons préparé ici à Bourogne, une petite exposition qui dure environ 49 min maximum, le temps de la préparer et le temps de la filmer, cette petite exposition est consacrée à) Stéphane Mallarmé ; un coup de dés jamais n’abolira le hasard ;, publié pour la première fois dans la revue « Cosmopolis », revue internationale, et déjà mondiale par avec une préface et quelques notes et dans la typographie qu’il avait déjà décidé à l’époque, puis ce coup de dés sera publié post mortem chez Gallimard aux éditions de la nrf, en 1914 avant d’être véritablement publié selon la typographie de Mallarmé par Tibor. Pap, éditioon Mitsou Ronat, 1980.

Le coup de dés a traversé le siècle car il est une conséquence avec Marcel Broodthaers dans les années 60-70 et celui-ce décida d’effacer, de mettre au noir toutes les phrases de Mallarmé, ce qui donne une sorte de partition sonore et muette, par effacement et ensuite en 1984, on voit la fameuse pièce de Robert Filliou, le coup de dés sous la forme de Eins. Un. One, qui est une réponse quasiment un siècle après avec un seul dés, le chiffre 1 avec des dés de forme différente, nous avons ici des dés complètement divergents, différents, qui peuvent se marier dans un désordre dynamique, un chaos mathématique et probable, du au hasard ; cette table n’a pas été arrangée chronologiquement, avec une part de hasard, en fonction des 50 et quelque livres que nous avons recueillis de la bibliothèque de Bourogne, expérimentale et de la bibliothèque de patataphysique de Michel Giroud dans les Alpes, in Alpina qui en 1997/98 a inventé définitivement la patataphysique, puisqu’elle a été inventé en 1897, l’année où Mallarmé compose le coup de dés par Alfred Jarry, en 1997/98, el coyote fonde le festival 1000 voix mille voies qui est un autre coup de dés, un autre coup de hasard – à la fin de cette petite exposition, vous aurez le droit par le prince de la glotte en hommage à Mallarmé décédé en 1898 du retournement de sa langue dans sa glotte.

Petit voyage : les loisirs de la glotte !

 

 

Une version papier par Sammy Engramer qui existe aussi en version cd.

 

Deux biographies magistrales : la première d’Henry Mondor, en 1948 et celle du rimbaldien JL Steinmetz chez Fayard au début de l’an 2000.

C’est l’annonce inaugurale de l’invention du livre d’artiste car ce fameux coup de dés qu’il n’a pas pu voir réaliser selon ses vœux est un livre d’artiste dont Mallarmé est le poète musicien, peintre, typographe. Mallarmé dit à l’époque : « on ne fait pas de la poésie avec des idées, mais avec des mots. » disposés typographiquement sur l’espace blanc de la page et l’ensemble de ces pages est une véritable partition ! Première partition bien avant John Cage faite par un poète qui exige qu’aucune musique ne soit rajoutée à ses mots car ses mots sont déjà musique, voix, sonorité, lettre, signe, visibles, audibles, dansés dans la gorge, et bien entendu déjà en mouvement le dernier hommage à Mallarmé a été « Du livre de Mallarmé au livre mal armé », un livre mal armé est un livre d’artiste, c’est-à-dire non composé typographiquement, selon les moyens académiques de l’imprimerie. Conséquence extrême de Mallarmé l’invention de la poésie concrète par Gomeringer, le suisse de Berne qui en 1952/1953 invente la poésie concrète et intitule son premier recueil en allemande Constallationen, il prend ce mot dans Mallarmé, un amas d’étoiles selon certains ordres le cosmos absolument inextricable et indéfinissable.

 

Seconde conséquence Marcel Broodthaers, le poète devenu artiste en 1954 qui fera un hommage à Mallarmé mais sous cette forme : il efface les mots, il sera la conséquence de Mallarmé, de Magritte et de Méliès, l’invention du cinéma ; il poursuit d’une autre manière la quête de Mallarmé ;

Enfin dans les années 70, nous rencontrons l’extrême aboutissement du coup de dés par Robert Filliou de 1984 (Eins. Un. One…,) , quelques années avant sa mort, c’est la pièce la plus fabuleuse car ici tous les dés sont quasiment différent et n’ont qu’un seul chiffre, tout le monde gagne toujours mais différemment, éloge de l’équivalence, de la multiplicité, de la diversité, des hasards savoureux

 

Un petit coup de dés sur les dés. (zoom)

 

– « Le coup de dés de Mallarmé : un recommencement de la poésie » par Michel Murat

– Mallarmé Naissance de la poésie moderne, Spécial Magasine littéraire

– « Pour Stéphane Mallarmé« , le N° 1 de la revue Formules, importante pour tout ce qui touche à la combinatoire, des littératures à contraintes.

 

Nous n’oublions pas Queneau qui publia dans les années fin 50 chez Gallimard Mille milliards de poèmes

Mallarmé de la lettre au livre, son projet fondamental était de constituer le monde comme livre. Dans une lettre il dit quelque chose de très passionnant : « la révolution viendra le jour où dans tous les bourgs de France, il y aura quelques individus entre sept et douze, qui fabriqueront une revue de poésie et ce jour là la révolution sera réalisée », disons que ce jour là, le rêve de Fourier et du phalanstère sera réalisé, le rêve de Breton du Château de cristal sera réalisé, le rêve de Rabelais de l’abbaye de Thélème sans porte ni fenêtre ouverte à ceux qui sont passionnés, sera réalisé!

Nous en sommes bien sûr à l’heure actuelle fort loin…. Mais ici à Bourogne où coule non loin la Savoureuse se rêve est déjà en train d’être réalisé avec Eric Bernaud, coyote et Fabien Vélasquez illustre cousin de Goya, hommage début de quelque chose hommage savoureusement savoureux.

 

Vive la gastrosophie mallarméenne !

 

Je vous lis un court extrait :

« L’oeuvre de S. Mallarmé offre un exemple absolu d’indépendance, d’individualisme et de toute liberté et de toute limitation que cet absolutisme peut comporter, personne en notre temps, n’aura fait plus résolument table rase, plus décidément essayé de construire une esthétique et une poétique par ses seules force. »

(Eternuement) merci Allah pour ce divin hasard… car annonce invraisemblable ce jour du 24 janvier 2010 ici à Bourogne, nous avons pu redécouvrir que grâce à wikipédia et à google, la première édition du coup de dés en arabe est paru aux éditions Ypsylon, en 2007 avant l’édition en français et critique en 2010 car le mot hasard est un mot arabe qui signifie dés et Aveorrès (1126- 1198) au XII° siècle qui est né en Andalousie et décédé au Maroc a inventé la science de la chance. Pour nous compliquer un peu la vie, nous avons eu fin XVIII° en Allemagne un mathématicien exceptionnel qui a inventé la première théorie générale des probabilités : Gauss

 

Puis pour continuer, nous avons Georges Brecht, l’ami de Filliou célèbre pour ses festivals qui écrit à partir de 1959 et publie en 1966 à la Something Else Press : Chance Imagery, que les presses du réel vont publier en 2002 dans la collection de poche de l‘écart absolu, en bilingue, l’imagerie du hasard, le hasard nous poursuit …

 

La boucle n’est pas bouclée car les boucles n’arrêtent pas de se reboucler entre elles et la théorie mathématique des nœuds, seule nous permet de mettre en place mathématiquement la pratique des trous d’eau ou des tourbillons aquatiques ou la tornade. Nous retrouvons là la fameuse dynamique du chercheur dadasophe Raoul Hausmann qui ne cessa de 1947 à sa mort en 1971 de creuser le tourbillon, il dit la vraie poésie est tourbillonante qui va aller dans toute les directions comme le chaos cosmique : Jamais un coup de dés n’abolira le hasard se ressuscite aujourd’hui sous la forme du coup de glotte du coyote qui retourne sa langue … réalisé par LABOR MONDIAL : Vélasquez -Giroud – Bernaud (…)

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